Station Rome

Le mardi, c'est encore bibli...

Cette fois, un livre pioché au hasard des rayons de notre médiathèque pour me changer de quelques déceptions précédentes (non relatées ici encore... mais j'y songe, même si elles laissent un goût amer). : Station rome - premier roman de Vincent Pieri - sortie : 07/02/2013.

Descriptif de l'éditeur (4ème de couverture) :

Dans quatorze minutes, je suis dehors, sans argent, et je n'ai plus qu'une cigarette. Il va falloir renflouer les caisses, aller faire la manche. La corvée. Récupérer une quinzaine d'euros : cinq pour les dopes, sept pour ce soir et trois pour demain, je déteste mendier. Ce n'est pas tant le geste, la position humiliante qui me gêne. Non, ça, on s'y fait, avec le temps. Mais les regards... Mauvaise humeur, haine, pitié écoeurante, terreur, tous les sentiments les plus dégueulasses y passent. Ce qui m'atteint le plus, c'est cette indifférence feinte, ce coup d'oeil rapide, en coin, avant d'accélérer le pas, cette peur de me regarder dans les yeux, comme un des leurs.

À Paris, au coeur de l'hiver, un clochard écrit son journal : il raconte ses journées et ses nuits, les passants indifférents, les humiliations et les petites victoires quotidiennes contre le froid, la faim, contre les autres aussi... Vivre dans la rue est une lutte de tous les instants.
Sur le quai de la station Rome où il a ses habitudes, parmi tous les visages qui défilent devant lui et qui ne le voient pas, il remarque celui d'une jeune femme, qu'il se met à guetter tous les jours. Pour le simple plaisir de la voir passer, mais aussi parce qu'elle lui rappelle une troublante violoncelliste qu'il a connue par le passé. Car, à trente-sept ans, cet homme a eu une vie avant d'être SDF...

Très actuel, porté par une langue tour à tour crue et poétique, Station Rome est un roman âpre et dense.
Vincent Pieri, trente ans, est professeur de lettres. Station Rome est son premier roman.

Mon -tout petit- avis :

Sous la forme du journal intime d'un SDF, ancien musicien du Conservatoire de Paris, l'auteur livre, avec une écriture vive et précise, une histoire captivante. On passe tour à tour de l'univers dur, cru, souvent violent de la rue et de la précarité, qui est la réalité quotidienne du personnage, à celui cultivé, poétique, apparemment (comme je précise l'auteur lui-même dans sa présentation du livre) doux, presque feutré de la "grande musique", qui ressurgit dans ses souvenirs.

Il est là, à observer les passants aussi bien que ses compagnons de cloche... il est là, parce qu'il l'a choisi, il voulait expier une faute, si grande... mais il n'est pas comme les autres, c'est ce qu'il rappelle tous les jours dans son journal soigneusement tenu.... 

"Je mendie, admet-il, j'attends un métro que je ne prends jamais, je cours après les endroits chauffés et gratuits, je fais la queue devant des églises ou dans des maisons d'associations pour gagner un cassoulet chaud. Comme eux. Mais je ne partage par leurs schémas de pensée, je ne parle pas avec leurs mots."... 

Plus le roman progresse, plus on entre dans l'intimité du personnage, on le découvre, et on constate sa propre évolution, sa descente aux enfers... qui sait au fond, ce qu'il advient d'une âme blessée, plongée dans la marginalisation ?

La fin m'a surprise, je l'avoue... Elle m'a donné envie de retourner en arrière dans les pages, pour retrouver les indices en quelque sorte....

Bref ! Personnellement j'ai a-do-ré ! 

J'attends Vincent Pieri avec impatience sur un autre roman...

Comments

[tic@]

effectivement, ça donne envie! et quelles sont les déceptions? qu’on se méfie!

[Calinquette]

Le pire c'est que personne n'est à l'abris de se retrouver dans cette position... Bisous

[emyca]

Wahooo ton avis donne vraiment envie de le lire !